La filière du réemploi, une aubaine pour les ateliers et chantiers d’insertion
Un article de « Actu Environnement ».
Vêtements, vaisselle, livres, meubles, électroménager… Avant de jeter, pensons ressourcerie. Ces acteurs permettent de mettre en place des ateliers d’insertion. Quand l’économie circulaire rime avec l’économie solidaire.
Reportage à Montpellier (34).
ERCA Initiatives-Ressources 34 est une association qui a pour vocation la réinsertion de personnes sans emploi qui rencontrent des difficultés sociales et professionnelles particulières. Une insertion par l’activité économique grâce à la création de différents ateliers : transport et déménagement, éco-rénovation des bâtiments, menuiserie d’ameublement, repassage, retouche, confection textile et enfin collecte des déchets, tri, réemploi.
Ces efforts sont concrétisés par une remise en vente de tous ces produits sur le marché commercial dans un réseau de cinq boutiques. Les chiffres de 2017 montrent une collecte globale de 500 tonnes. Cette collecte est composée de déchets d’éléments d’ameublement (DEA), des textiles ou encore de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Environ 100 tonnes de ces déchets retrouveront une seconde vie, soit 20 % de la collecte. 343 tonnes iront au sein d’une filière de recyclage. Reste plus que 12 % des déchets non valorisables… Des résultats convaincants, d’autant que l’association mène aussi des actions de sensibilisation à l’environnement, des visites des ressourceries, des animations, des conférences…
Donner un sens au travail et remettre le pied à l’étrier
L’ensemble de ces activités ont permis de créer 175 postes en insertion et 30 permanents. La simple revente des produits ne suffit pas pour équilibrer les dépenses. De toute façon, la loi précise que les recettes ne peuvent couvrir qu’une part inférieure à 30 % des charges liées à ces activités. D’importantes aides financières viennent donc combler le budget.
Des aides qui pourraient être considérées comme une concurrence déloyale pour des entreprises classiques positionnées sur le marché de l’occasion. Un argument réfuté par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire. L’objectif premier n’est pas la productivité mais bien la réinsertion. Les personnes qui passent par ce type de chantier ont un CDDI, un contrat à durée déterminée d’insertion, compris entre 4 et 24 mois maximum. Ils sont encadrés, formés pendant le chantier et aussi accompagnés pour l’étape suivante, la recherche d’un emploi, la mise en place d’un projet professionnel…